Pendant des siècles,
lemposieu du Col-des-Roches fut seulement considéré
comme lunique exutoire de la rivière Le Bied
drainant toutes les eaux superficielles de la vallée du Locle.
Le besoin croissant dénergie encouragea les meuniers à
exploiter la force motrice du cours deau dans la grotte. Pour ce
faire, ils durent vaincre dénormes difficultés techniques.
Remarquable témoignage de lactivité de lhomme,
de sa volonté de maîtriser la nature, ce site retrace tout
un pan de lhistoire industrielle et humaine.
C'est le
besoin croissant en énergie qui poussa les meuniers à
exploiter la force motrice du Bied dans la caverne. Le hameau du
Col-des-Roches ne s'est développé qu'après
l'établissement du moulin.
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Au
milieu du XVIe siècle, deux frères de la région obtiennent
la permission de construire un moulin au Col-des-Roches, ainsi que le
droit dutiliser le cours deau. Edifié à lentrée
de la grotte, leur ouvrage est vraisemblablement précaire et ne
dure que peu de temps. Près dun siècle plus tard,
deux autres Loclois reçoivent lautorisation de construire
un moulin à deux rouages, quils placeront sans doute dans
la grotte, afin de profiter au maximum de lénergie hydraulique.
En 1660, Jonas Sandoz, Receveur des Montagnes neuchâteloises de
la seigneurie de Valangin, reprend les concessions précédentes
et est autorisé à poser six rouages. Au prix de grands travaux
(assemblage de vannes, transformations intérieures, aménagements
de puits supplémentaires), il fait de la grotte une véritable
usine souterraine. Les puits, naturels et artificiels, sont reliés
entre eux par des aqueducs, des galeries de contrôle et des escaliers.
Après la faillite de Jonas Sandoz, en 1691, se succèdent
plusieurs propriétaires, amenant au fil du temps diverses améliorations
techniques.

Cest sous légide dun boulanger Loclois, dorigine
allemande, que les moulins connaissent les perfectionnements de lère
industrielle. Vers 1850, Jean-Georges Eberlé installe dans la grotte
une turbine, dont lénergie est transmise à la meunerie
sur quatre étages, quil a fait aménager dans un nouveau
bâtiment. Une ancienne roue hydraulique actionne, par le biais dun
arbre de transmission de cinquante mètres, une scierie récemment
transférée au niveau du sol.
En 1884, la Municipalité du Locle devient propriétaire du
site. Elle convoite surtout la concession sur le cours deau, qui
lui permettra de le modifier pour éviter les inondations.
Après une période dincertitude, les moulins sont transformés
en abattoir-frontière. Instaurés par le Département
fédéral de lagriculture, afin de lutter contre les
maladies du bétail, ces établissements ont essentiellement
deux fonctions : abattre rapidement les animaux importés ou contrôler
leur état de santé avant de les expédier à
une autre destination. Au début du XXe siècle, labattoir-frontière
du Col-des-Roches connaît une période de succès. De
nombreux bâtiments, encore visibles aujourdhui, sont alors
construits.
Labattoir ferme ses portes en 1966. Dès 1973, un groupe damateurs
dhistoire et de spéléologie entreprend la restauration
partielle des moulins. Grâce à leur activité, il est
désormais possible de visiter ce site étonnant où
lactivité humaine a su aménager et maîtriser
la nature.
Une exposition évoquant les différents aspects du site sera
inaugurée dès le milieu de cette année (2001).
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